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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/81

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déjà une première fois, mais en vain, de rentrer dans sa pauvre Corée. Il est rejoint en 1868 par deux nouveaux missionnaires arrivés de France l’année précédente, les PP. Richard et Martineau, tandis qu’en Juin, le P. Ridel essaie de Tchefou d’entrer en Corée en compagnie du P. Blanc ; mais la tentative reste infructueuse, ils ne peuvent même pas se mettre en route et gagnent la Mandchourie. De son côté, le P. Féron fait, la même année, au mois de mai, sur les côtes Ouest de Corée, et en Juin, du côté de la baie de Posiette, deux tentatives restées sans succès. De retour à Chefou, le Père Féron dut prendre le chemin de France, où, après un séjour d’un an environ, il se fit agréger à la mission de Pondichéry. Son départ mit la direction du Vicariat entre les mains du Père Ridel. À la fin de l’année 1868, nous trouvons réunis en Mandchourie, les PP. Ridel, Calais, Blanc, Richard et Martineau : le P. Ridel, en effet, avait pris soin de convoquer tous ses confrères à une réunion générale, afin de rechercher avec eux quelles mesures il conviendrait de prendre pour l’avenir de la mission. Sans retard, il s’était dirigé vers Tcha-kou, petit village de la Mandchourie que les missionnaires ont baptisé du nom de Notre-Dame des Neiges. C’est là, sur les frontières de la mission, qu’ils attendront désormais l’heure et l’occasion favorables de remplacer les martyrs et de reprendre leurs travaux interrompus. C’est dans cet humble village, encaissé entre deux montagnes, dont les sommets s’élèvent à pic vers le ciel, au milieu des neiges, sur le bord du Sa-heu, glacé par une température de 22 degrés et plus au-dessous de zéro, que se tinrent les assises du second synode de l’Église de Corée. Les séances de la petite assemblée manquèrent d’éclat mais non d’importance. Les règles d’administration que M. Ridel avait déjà rédigées furent examinées en détail et approuvées. On rechercha ensuite les différents moyens d’arriver le plus vite possible au secours des chrétiens, et l’on décida que, dès le printemps, deux missionnaires se présenteraient sur les côtes de la Corée, sous la conduite du chrétien François Kim. Celui-ci débarquera seul et ira aux informations. Si les nouvelles sont bonnes, si elles offrent toutes les garanties exigées par le Conseil, les Pères pourront descendre à leur tour. Le 8 Décembre