Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/10

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ZAIDA, pleurnichant.

Que le mien va peut être se faire tuer ou endommager.

NANI.

Toi, c’est simplement un mari, tandis que Poterno, le mien, me laisserait un orphelin qui est déjà assez à plaindre d’être tout le portrait de son père, le pauvre petit malheureux, sans le perdre encore avec ça.

ALITA.

Eh bien, puisque vous aimez tant les sultanes… pourquoi donc n’en avez-vous pas une seule ?

BOBOLI, à part.

Oh ! j’en ai eu beaucoup… confiées à ma garde. (Haut.) Ah !… je n’étais pas né pour le célibat.

COCOBO.

Ni moi.

ZAIDA, pleurnichant.

Ni moi pour le veuvage.

NANI.

Alors, si vous voulez que quelqu’une vous donne son cœur et sa main, allez d’abord vous faire tuer, vous et vos esclaves, pour la défense de la patrie.

ALITA.

Après nous verrons.

(Toutes rient.)
BOBOLI.

Oh ! il y a plus de défenseurs qu’il n’en faut pour repousser les barbares, allez ! mes esclaves et moi nous avons les passions douces.

MILÉVA.

Laissons-là ce vilain magot, et allons, du haut des murs de la ville, voir si l’ennemi s’approche.