Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/26

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POTERNO, avec admiration.

Ah !…

JOL-HIDDIN.

Seul… je m’élance… je prends un canon !…

POTERNO.

Oui.

TOUS.

Oui, oui.

JOL-HIDDIN.

Et je retourne auprès de mes braves… Cinq minutes après… je m’élance derechef… et je prends un deuxième canon. Puis je revole auprès de mes braves pour m’élancer de nouveau, et en réitérant sur un troisième canon. J’ai pris de la sorte dix-sept canons.

POTERNO.

Tout ça sur le comptoir.

JOL-HIDDIN.

Naturellement,… et vous, Poterno ?… ah ! que vous étiez beau à voir à califourchon sur un obusier ennemi dont vous veniez de vous emparer !… L’artilleur allait mettre le feu ; le coup partait et nous étions tous massacrés… Par un hasard providentiel, la position que vous occupiez bouchait la lumière ; l’artilleur, qui était myope…

POTERNO.

Et qui avait oublié ses lunettes…

JOL-HIDDIN.

Cherchait en vain la cause de cette obstruction singulière…

POTERNO.

Malheureusement j’avais des allumettes chimiques dans ma poche de derrière…

FOL-HIDDIN,

Elles prirent feu… l’obusier éclata.

POTERNO.

Et j’allai tomber à deux cents mètres.