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Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/39

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ACTE DEUXIÈME.

Intérieur d’une tente. — Le grand rideau du fond, entièrement ouvert et laissant voir des arcades en ruine traversant tout le théâtre ; la moitié de droite sert d’entrée à une ambulance, au-dessus de laquelle on lit : Ici on traite par l’eau. — L’autre partie des arcades conduit au camp.



Scène PREMIÈRE.

JOL-HIDDIN, POTERNO couchés et endormis sur une natte. Ils sont vêtus en malades, et ronflent. — Coup de fusil.
JOL-HIDDIN, endormi.

Entrez.

Deuxième coup de fusil.
POTERNO.

Tirez la chevillette, la bobinette cherra.

JOL-HIDDIN, se levant furieux sur son séant.

Hein ! quoi ? encore de la tisane : sapristi de sapristi !

POTERNO, réveillé.

De la tisane !… Qui est-ce qui parle de tisane ?… Assez de tisane.

JOL-HIDDIN.

Comment ! c’est vous qui me faites une pareille frayeur, caporal Poterno ?… Que le diable vous patafiole !

POTERNO.

Moi ?… elle est roide celle-là… C’est vous qui m’avez… (allant pour éternuer) qui m’avez ré… révé… (il éternue)… eillé… bien !… J’ai pincé un rhume de cerveau cette nuit… ça va être commode, avec mon nez d’argent. Ah !… d’argent !… Vous savez qu’il m’a volé comme au