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Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/64

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JOL-HIDDIN.

Tout de suite.

(Fausse sortie.)
VOIX DE FEMME.

Sentinelle, prenez garde à vous !

POTERNO, effrayé.

Entendez-vous, sergent ?

JOL-HIDDIN.

Oh ! une voix de femme, ça m’est égal.

VOIX DE BASSE.

Sentinelle, prenez garde à vous !

POTERNO, tremblant.

Oh ! si celle-là est une voix de femme, elle est bien enrouée.

JOL-HIDDIN.

Sous les armes ça peut passer pour une voix de femme ; ça dépend du grade ?

POTERNO.

Voyons, comment nous évaderons-nous ?

JOL-HIDDIN, cherchant.

Il me vient une idée… oui !… c’est ça !… vous allez voir, Poterno, c’est bien simple : je vous passe cette corde autour du corps. (Il la lui passe.) Quelqu’un ! (Il court et entraîne brusquement Poterno.) Non… personne… Suivez bien mon raisonnement : Vous êtes solide, bien bâti… vous êtes taillé comme l’Hercule Fournaise… Vous vous tiendrez debout sur le rempart ; vous vous arc-bouterez, et vous me tiendrez la corde ; je me laisserai glisser jusqu’au bas, deux cents pieds tout au plus, et je serai sauvé.

POTERNO.

Ah oui !… fameux, ça ; mais moi, comment ferai-je pour m’évader ?

JOL-HIDDIN.

C’est bien simple quand je serai en bas, je vous tirerai avec la corde, et vous tomberez naturellement.