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H. MOISSAN.

l’expérience marche lentement, la pression du gaz diminue dans l’appareil. Lorsque le courant gazeux est rapide, une petite quantité de fluor mis en liberté est entraînée, quitte la paroi chauffée où est la mousse de platine, et peut alors être décelée.

Le phosphure, ou plutôt le fluophosphure de platine fondu, qui reste après l’expérience, renferme environ de 70 à 80 pour 100 de platine.

Chaque expérience exige un nouveau tube de platine. Aussitôt qu’il s’est produit quelques grammes de phosphure, l’appareil est perdu. Il arrive parfois, si la température n’est pas très élevée, que le métal se recouvre d’une matière cristalline ; dès qu’on le porte au rouge vif, il fond sur une longueur de plusieurs centimètres.

L’action du trifluorure de phosphore sur la mousse de platine a été répétée trois fois dans un tube de même métal. Les résultats ont toujours été identiques. Pour bien se rendre compte de la formation du pentafluorure de phosphore, on a repris cette expérience dans un tube de cuivre rouge contenant, comme précédemment, de la mousse de platine. Dans ce cas, le gaz recueilli n’attaque plus le mercure, mais il est formé, comme précédemment d’un mélange de trifluorure et de pentafluorure. Il est facile de doser ce dernier corps en plaçant le gaz recueilli sur le mercure au contact d’une petite quantité d’eau. Dans ces conditions, le pentafluorure de phosphore est de suite absorbé et, si l’on ajoute de la potasse, le trifluorure disparaît à son tour.

cc cc
Gaz recueilli sur le mercure 
45,0 48,00
Après absorption par l’eau 
39,2 40,10
Après potasse 
00,4 00,50

Le résidu était formé d’azote et ne renfermait pas d’oxygène. La petite quantité de ce dernier gaz qui pouvait se trouver dans l’appareil avait en effet été transformée