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Louis-le-Bègue, Charles-le-Simple, etc. Plus tard, le fils de Hugues-le-Blanc , Hugues-Capet, fut ainsi surnommé, parce qu’il porta le premier une coilfure appelée capet. Notons en passant qu’aujourd’hui encore, en patois normand , capet se dit journellement pour chapeau.

Cependant, à l’époque dont nous venons de parler, l’usage général des surnoms n’existait pas encore : il ne fut admis alors que pour quelques personnages historiques, et ce ne fut que beaucoup plus tard, comme on va le voir, que des sobriquets semblables furent employés comme noms de famille.

Vers le XIIe siècle, quelques propriétaires et seigneurs féodaux commencèrent à ajouter à leur nom de baptême, celui de la terre qu’ils possédaient. De là, la particule dite nobiliaire, qui rattacha le nom patronymique au nom de la seigneurie.

Quant aux serfs et aux vilains, longtemps durant le moyen âge, on les désigna par leur nom de baptême, associé à celui de leur père : Willelmus filius Eudonis, Rogerus filius Johannis, Stephanus filius Gaufridi[1]; ou encore à celui d’un frère : Jordanus frater Engeranni[2]; quelque

  1. V. charte, du milieu du XIIe siècle, citée par M. L. Delisle dans ses Études sur la condition de la classe agricole et Célal de Cugricullure en Normandie au moyen âge (Evreux, A. Hérissey, 1851, p. 143.
  2. V. autre, du même siècle, ibid., p. 269.