Ma foi ! j’en suis d’avis, que ces penards chagrins
Nous viennent étourdir de leurs contes badins,
Et, vertueux par force, espèrent par envie
Ôter aux jeunes gens les plaisirs de la vie.
Vous savez mon talent, je m’offre à vous servir.
Ah ! c’est par ces discours que tu peux me ravir.
Au reste, mon amour, quand je l’ai fait paraître,
N’a point été mal vu des yeux qui l’ont fait naître.
Mais Léandre, à l’instant, vient de me déclarer
Qu’à me ravir Célie il va se préparer :
C’est pourquoi dépêchons, et cherche dans ta tête
Les moyens les plus prompts d’en faire ma conquête.
Trouve ruses, détours, fourbes, inventions,
Pour frustrer mon rival de ses prétentions[1].
Laissez-moi quelque temps rêver à cette affaire.
Que pourrois-je inventer pour ce coup nécessaire ?
Eh bien ! le stratagème ?
Ma cervelle toujours marche à pas mesurés.
J’ai trouvé votre fait : il faut… Non, je m’abuse.
Mais si vous alliez…
Où ?
J’en songeais une…
Et quelle ?
Mais ne pourriez-vous pas… ?
Quoi ?
Vous ne pourriez rien.
- ↑ Var. Pour frustrer un rival de ses prétentions