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Précis
de
l’histoire du théâtre
en France.


L’histoire de notre Théâtre national peut se diviser en quatre grandes périodes[1]. La première, que nous appellerons la période latine, s’étend depuis la conquête jusqu’au douzième siècle ; la seconde est marquée par l’apparition des grands poëmes dramatiques connus sous le nom de mystères et de miracles, et l’emploi dans ces poëmes de la langue vulgaire ; la troisième est celle de la renaissance ; enfin, la quatrième commence avec Corneille et Molière. Chacune de ces périodes a son caractère bien tranché. Dans la première, aussi longtemps que persiste la tradition latine, le théâtre, dans l’acception moderne du mot, n’existe point encore. Il y a des représentations scéniques, — nous ne parlons ici que de notre pays ; — il n’y a point de littérature dramatique[2]. Cette littérature apparaît seulement au

  1. On consultera pour l’histoire du Théâtre : Hist. du Théâtre français, par les frères Parfait, Paris, 1745-1749, 15 vol. in-12. — Bibliothèque du Théâtre français, par le duc de la Vallière, Dresde, 1768, 3 vol. in-8o. — Les Origines du Théâtre moderne, par M. Ch. Magnio, Paris, 1838, in-8o. — Théâtre français au moyen âge, publié par MM. de Monmerqué et Francisque Michel, Paris, 1842, gr. in-8o. — Œuvres de Fontenelle (Hist. du Théâtre français), Paris, 1767, in-12, t. III. — Suard, Mélanges de Littérature, Paris, 1804, in-8o, t. I.
  2. Le Moïse, d’Ézéchiel le tragique, qui vivait au deuxième siècle ; le Christ souffrant, Χριστός πάσχων, attribué à saint Grégoire de Naziance ; une Suzanne, de saint Jean Damascène ; un Dialogue entre Adam et Ève, et une Cly-