Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/151

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De voir que je l’apprenne encore par ta bouche.

Mascarille

Vous voyez si je suis le secret confident…

Pandolfe

Vraiment je suis ravi de cela.

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxx Cependant
À son devoir, sans bruit, désirez vous le rendre ?
Il faut… J’ai toujours peur qu’on nous vienne surprendre :
Ce serait fait de moi, s’il savait ce discours.
Il faut, dis-je, pour rompre à toute chose cours,
Acheter sourdement l’esclave idolâtrée,
Et la faire passer en une autre contrée.
Anselme a grand succès auprès de Trufaldin ;
Qu’il aille l’acheter pour vous dès ce matin :
Après, si vous voulez en mes mains la remettre,
Je connais des marchands, et puis bien vous promettre
D’en retirer l’argent qu’elle pourra coûter,
Et malgré votre fils, de la faire écarter ;
Car enfin, si l’on veut qu’à l’hymen il se range,
À cet amour naissant il faut donner le change ;
Et de plus, quand bien même il serait résolu,
Qu’il aurait pris le joug que vous avez voulu,
Cet autre objet, pouvant réveiller son caprice,
Au mariage encor peut porter préjudice.

Pandolfe

C’est très bien raisonner ; ce conseil me plaît fort…
Je vois Anselme ; va, je m’en vais faire effort
Pour avoir promptement cette esclave funeste,
Et la mettre en tes mains pour achever le reste.

Mascarille

Bon ; allons avertir mon maître de ceci.
Vive la fourberie, et les fourbes aussi.


Scène 10


Hippolyte, Mascarille

Hippolyte

Oui, traître, c’est ainsi que tu me rends service !