Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/169

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Et devenir heureux par la main d’un rival !
Après ce rare exploit, je veux que l’on s’apprête
À me peindre en héros, un laurier sur la tête,
Et qu’au bas du portrait on mette en lettres d’or :
"Vivat Mascarillus, fourbum imperator" !


Scène 12


Trufaldin, Mascarille

Mascarille

Holà !

Trufaldin

xxxxxxxxxxxxxxxx Que voulez-vous ?

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxx Cette bague connue
Vous dira le sujet qui cause ma venue.

Trufaldin

Oui, je reconnais bien la bague que voilà.
Je vais quérir l’esclave ; arrêtez un peu là.



Scène 13


Trufaldin, Un Courrier, Mascarille

Le Courrier, à Trufaldin.

Seigneur, obligez-moi de m’enseigner un homme…

Trufaldin

Et qui ?

Le Courrier
xxxxxxxxxxxxxxxx Je crois que c’est Trufaldin qu’il se nomme.

Trufaldin

Et que lui voulez-vous ? Vous le voyez ici.

Le Courrier
Lui rendre seulement la lettre que voici.

Trufaldin, lit.


" Le ciel, dont la bonté prend souci de ma vie, "
" Vient de me faire ouïr, par un bruit assez doux, "
" Que ma fille, à quatre ans par des voleurs ravie, "
" Sous le nom de Célie est esclave chez vous. "
" Si vous sûtes jamais ce que c’est qu’être père, "
" Et vous trouvez sensible aux tendresses du sang, "
" Conservez-moi chez vous cette fille si chère, "
" Comme si de la vôtre elle tenait le rang. "
" Pour l’aller retirer je pars d’ici moi-même, "
" Et vous vais de vos soins récompenser si bien, "