Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Une raison malade et toujours en débauche,
Un envers du bon sens, un jugement à gauche,
Un brouillon, une bête, un brusque, un étourdi,
Que sais-je ? un… cent fois plus encor que je ne di.
C’est faire en abrégé votre panégyrique.

Lélie

Apprends-moi le sujet qui contre moi te pique ;
Ai-je fait quelque chose ? Éclaircis-moi ce point.

Mascarille

Non, vous n’avez rien fait ; mais ne me suivez point.

Lélie

Je te suivrai partout pour savoir ce mystère.

Mascarille

Oui ? Sus donc, préparez vos jambes à bien faire,
Car je vais vous fournir de quoi les exercer.

Lélie

Il m’échappe. Ô malheur qui ne se peut forcer !
Aux discours qu’il m’a faits que saurais-je comprendre ?
Et quel mauvais office aurais-je pu me rendre ?

ACTE III



Scène 1


Mascarille

Taisez-vous, ma bonté, cessez votre entretien ;
Vous êtes une sotte, et je n’en ferai rien.
Oui, vous avez raison, mon courroux, je l’avoue ;
Relier tant de fois ce qu’un brouillon dénoue,
C’est trop de patience ; et je dois en sortir,
Après de si beaux coups qu’il a su divertir.
Mais aussi raisonnons un peu sans violence.