Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/177

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Mascarille

Quoi ! vous pourriez…

Léandre

xxxxxVa-t-en jusqu’à la poste, et voi ;
Je ne sais quel paquet qui doit venir pour moi.
seul, après avoir rêvé.
Qui ne s’y fût trompé ! Jamais l’air d’un visage,
Si ce qu’il dit est vrai, n’imposa davantage.


Scène 3


Lélie, Léandre

Lélie

Du chagrin qui vous tient quel peut être l’objet ?

Léandre

Moi ?

Lélie

      Vous-même.

Léandre

                 Pourtant je n’en ai point sujet.

Lélie

Je vois bien ce que c’est, Célie en est la cause.

Léandre

Mon esprit ne court pas après si peu de chose.

Lélie

Pour elle vous aviez pourtant de grands desseins :
Mais il faut dire ainsi, lorsqu’ils se trouvent vains.

Léandre

Si j’étais assez sot pour chérir ses caresses,
Je me moquerais bien de toutes vos finesses.

Lélie

Quelles finesses donc ?

Léandre

                        Mon Dieu ! nous savons tout.

Lélie

Quoi ?

Léandre

       Votre procédé de l’un à l’autre bout.

Lélie

C’est de l’hébreu pour moi, je n’y puis rien comprendre.

Léandre

Feignez, si vous voulez, de ne me pas entendre ;
Mais, croyez-moi, cessez de craindre pour un bien