Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/200

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En disant à Célie, en lui serrant la main,
Que pour elle il venait sous ce prétexte vain,
Il n’a pas aperçu Jeannette, ma fillole (25),
Laquelle a tout ouï, parole pour parole ;
Et je ne doute point, quoiqu’il n’en ait rien dit,
Que tu ne sois de tout le complice maudit.

Mascarille

Ah ! vous me faites tort. S’il faut qu’on vous affronte,
Croyez qu’il m’a trompé le premier à ce conte.

Trufaldin

Veux-tu me faire voir que tu dis vérité ?
Qu’à le chasser mon bras soit du tien assisté ;
Donnons-en à ce fourbe et du long et du large,
Et de tout crime après mon esprit te décharge.

Mascarille

Oui-da, très volontiers, je l’épousterai bien,
Et par là vous verrez que je n’y trempe en rien.

(À part.)

Ah ! vous serez rossé, monsieur de l’Arménie,
Qui toujours gâtez tout !


Scène 8


Lélie, Trufaldin, Mascarille

Trufaldin

(À Lélie, après avoir heurté à sa porte.)

---------------- Un mot, je vous supplie.
Donc, Monsieur l’imposteur, vous osez aujourd’hui
Duper un honnête homme, et vous jouer de lui ?

Mascarille

Feindre avoir vu son fils en une autre contrée,
Pour vous donner chez lui plus aisément entrée !

Trufaldin, (bat Lélie.)

Vidons, vidons sur l’heure.

Lélie, (à Mascarille, qui le bat aussi.)

------ Ah ! coquin !

Mascarille

---------------- C’est ainsi
que les fourbes…

Lélie

------ Bourreau !