Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/202

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Oui, vous n’êtes dehors que par votre caquet.
Je ne sais si souvent vous jouez au piquet :
Mais au moins faites-vous des écarts admirables.

Lélie

Ô le plus malheureux de tous les misérables !
Mais encore, pourquoi me voir chassé par toi ?

Mascarille

Je ne fis jamais mieux que d’en prendre l’emploi ;
par là, j’empêche au moins que de cet artifice
Je ne sois soupçonné d’être auteur ou complice.

Lélie

Tu devais donc, pour toi, frapper plus doucement.

Mascarille

Quelque sot. Trufaldin lorgnait exactement :
Et puis, je vous dirai, sous ce prétexte utile,
Je n’étais point fâché d’évaporer ma bile.
Enfin la chose est faite ; et si j’ai votre foi
Qu’on ne vous verra point vouloir venger sur moi,
Soit ou directement, ou par quelque autre voie,
Les coups sur votre râble assenés avec joie,
Je vous promets, aidé par le poste où je suis,
De contenter vos vœux avant qu’il soit deux nuits.

Lélie

Quoique ton traitement ait eu trop de rudesse,
Qu’est-ce que dessus moi ne peut cette promesse ?

Mascarille

Vous le promettez donc ?

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Oui, je te le promets.

Mascarille

Ce n’est pas encor tout. Promettez que jamais
Vous ne vous mêlerez dans quoi que j’entreprenne.

Lélie

Soit.

Mascarille

xxxx Si vous y manquez, votre fièvre quartaine !

Lélie

Mais tiens-moi donc parole, et songe à mon repos.

Mascarille

Allez quitter l’habit, et graisser votre dos.