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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/214

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L’inconstance de ceux qui s’en laissent surprendre,
Que je ne puis blâmer la nouveauté des feux
Dont envers moi Léandre a parjuré ses vœux,
Et le vais voir tantôt, sans haine et sans colère,
Ramené sous mes lois par le pouvoir d’un père.


Scène 14


Célie, Hippolyte, Mascarille

Mascarille

Grande, grande nouvelle, et succès surprenant,
Que ma bouche vous vient annoncer maintenant !

Célie

Qu’est-ce donc ?

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx Écoutez ; voici sans flatterie…

Célie

Quoi ?

Mascarille

xxx La fin d’une vraie et pure comédie
La vieille Égyptienne à l’heure même…

Célie

xxxxxxxxxxxxxxxx Eh bien ?

Mascarille

Passait dedans la place, et ne songeait à rien,
Alors qu’une autre vieille assez défigurée
L’ayant de près au nez longtemps considérée,
Par un bruit enroué de mots injurieux,
A donné le signal d’un combat furieux,
Qui pour armes pourtant, mousquets, dagues ou flèches,
Ne faisait voir en l’air que quatres griffes sèches,
Dont ces deux combattants s’efforçaient d’arracher
Ce peu que sur leurs os les ans laissent de chair.
On n’entend que ces mots, chienne, louve, bagasse.
D’abord leurs escoffions (29) ont volé par la place,
Et laissant voir à nu deux têtes sans cheveux,
Ont rendu le combat risiblement affreux.
Andrès et Trufaldin, à l’éclat du murmure,
Ainsi que force monde, accourus d’aventure,
Ont à les décharpir (30) eu de la peine assez,