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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/216

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Pourtant, après ce temps, une secrète envie
Me pressa de revoir les miens et ma patrie ;
Mais dans Naples, hélas ! je ne vous trouvai plus,
Et n’y sus votre sort que par des bruits confus :
Si bien qu’à votre quête ayant perdu mes peines,
Venise pour un temps borna mes courses vaines ;
Et j’ai vécu depuis, sans que de ma maison
J’eusse d’autres clartés que d’en savoir le nom.
Je vous laisse à juger si, pendant ces affaires,
Trufaldin ressentait des transports ordinaires.
Enfin, pour retrancher ce que plus à loisir
Vous aurez le moyen de vous faire éclaircir
Par la confession de votre Égyptienne,
Trufaldin maintenant vous reconnaît pour sienne ;
Andrès est votre frère ; et comme de sa sœur
Il ne peut plus songer à se voir possesseur,
Une obligation qu’il prétend reconnaître
A fait qu’il vous obtient pour épouse à mon maître
Dont le père, témoin de tout l’événement,
Donne à cet hyménée un plein consentement,
Et, pour mettre une joie entière en sa famille,
Pour le nouvel Horace a proposé sa fille.
Voyez que d’incidents à la fois enfantés !

Célie

Je demeure immobile à tant de nouveautés.

Mascarille

Tous viennent sur mes pas, hors les deux championnes,
Qui du combat encor remettent leurs personnes.
Léandre est de la troupe, et votre père aussi.
Moi je vais avertir mon maître de ceci,
Et que lorsqu’à ses vœux on croit le plus d’obstacle,
Le ciel en sa faveur produit comme un miracle.

(Mascarille sort.)


Hippolyte

Un tel ravissement rend mes esprits confus,