Que pour mon propre sort je n’en aurais pas plus.
Mais les voici venir.
Scène 15
Sais-tu déjà comment le ciel nous est prospère ?
Je viens d’entendre ici ce succès merveilleux.
{{personnaged|Hippolyte|c|à Léandre.
En vain vous parleriez pour excuser vos feux,
Si j’ai devant les yeux ce que vous pouvez dire.
Un généreux pardon est ce que je désire :
Mais j’atteste les cieux qu’en ce retour soudain
Mon père fait bien moins que mon propre dessein.
{{personnaged|Andrès|c|à Célie.
Qui l’aurait jamais cru que cette ardeur si pure
Pût être condamnée un jour par la nature !
Toutefois tant d’honneur la sut toujours régir,
Qu’en y changeant fort peu je puis la retenir.
Pour moi, je me blâmais, et croyais faire faute,
Quand je n’avais pour vous qu’une estime très haute.
Je ne pouvais savoir quel obstacle puissant
M’arrêtait sur un pas si doux et si glissant,
Et détournait mon cœur de l’aveu d’une flamme
Que mes sens s’efforçaient d’introduire en mon âme.
{{personnaged|Trufaldin|c|à Célie.
Mais en te recouvrant, que diras-tu de moi,
Si je songe aussitôt à me priver de toi,
Et t’engage à son fils sous les lois d’hyménée ?
Que de vous maintenant dépend ma destinée.