Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/234

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Hé ! Que dis-tu ?


Mascarille

Je dis que je suis interdit,
Et ne sais pas, monsieur, qui peut vous avoir dit
Que sous ce faux semblant, qui trompe tout le monde,
En vous trompant aussi, leur ardeur sans seconde
D’un secret mariage a serré le lien.


Éraste

Vous en avez menti.


Mascarille

Monsieur, je le veux bien.


Éraste

Vous êtes un coquin.


Mascarille

D’accord.


Éraste

Et cette audace
Mériteroit cent coups de bâton sur la place.


Mascarille

Vous avez tout pouvoir.


Éraste

Ha ! Gros-René.


Gros-René

Monsieur.


Éraste

Je démens un discours dont je n’ai que trop peur

(à Mascarille.)

Tu penses fuir ?


Mascarille

Nenni.


Éraste

Quoi ? Lucile est la femme…


Mascarille

Non, monsieur : je raillois.


Éraste

Ah ! Vous raillez, infâme !


Mascarille

Non, je ne raillois point.


Éraste

Il est donc vrai ?


Mascarille