Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/249

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Et m’informer de lui, qui me gouverne Ascagne,
S’il sait point quel ennui depuis peu l’accompagne.

(Il continue seul.)

En quel gouffre de soins et de perplexité
Nous jette une action faite sans équité !
D’un enfant supposé par mon trop d’avarice
Mon cœur depuis longtemps souffre bien le supplice,
Et quand je vois les maux où je me suis plongé,
Je voudrois à ce bien n’avoir jamais songé.
Tantôt je crains de voir par la fourbe éventée
Ma famille en opprobre et misère jetée ;
Tantôt pour ce fils-là, qu’il me faut conserver,
Je crains cent accidents qui peuvent arriver.
S’il advient que dehors quelque affaire m’appelle,
J’appréhende au retour cette triste nouvelle :
« Las ! Vous ne savez pas ? Vous l’a-t-on annoncé ?
Votre fils a la fièvre, ou jambe, ou bras cassé. "
Enfin, à tous moments, sur quoi que je m’arrête,
Cent sortes de chagrins me roulent par la tête.
Ha !




Scène II, 6



Métaphraste

Mandatum tuum curo diligenter.

Albert

Maître, j’ai voulu…

Métaphraste

Maître est dit a magister :
C’est comme qui diroit trois fois plus grand.

Albert

Je meure,
Si je savois cela : mais soit, à la bonne heure !
Maître donc…

Métaphraste

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