Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/262

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Il ne sera pas homme à m’en faire un aveu :
Il faut user d’adresse, et me contraindre un peu
Dans ce juste courroux.




Scène III, 7



Valère

Mascarille, mon père,
Que je viens de trouver, sait toute notre affaire.

Mascarille

Il la sait ?

Valère

Oui.

Mascarille

D’où diantre a-t-il pu la savoir ?

Valère

Je ne sais point sur qui ma conjecture asseoir ;
Mais enfin d’un succès cette affaire est suivie
Dont j’ai tous les sujets d’avoir l’âme ravie.
Il ne m’en a pas dit un mot qui fût fâcheux,
Il excuse ma faute, il approuve mes feux ;
Et je voudrois savoir qui peut être capable
D’avoir pu rendre ainsi son esprit si traitable.
Je ne puis t’exprimer l’aise que j’en reçoi.

Mascarille

Et que me diriez-vous, monsieur, si c’étoit moi
Qui vous eût procuré cette heureuse fortune ?

Valère

Bon ! Bon ! Tu voudrois bien ici m’en donner d’une.

Mascarille

C’est moi, vous dis-je, moi dont le patron le sait,
Et qui vous ai produit ce favorable effet.

Valère

Mais, là, sans te railler ?

Mascarille

Que le diable m’emporte
Si je fais raillerie, et s’il n’est de la sorte !

Valère

Et qu’il m’entraîne, moi, si tout présentement
Tu n’en vas recevoir le juste payement !