Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/265

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Mascarille

D’homme d’honneur, il est ainsi que je le dis.

Valère

Quel seroit notre but de vous en faire accroire ?

Albert

Ils s’entendent tous deux comme larrons en foire.

Mascarille

Mais venons à la preuve, et sans nous quereller,
Faites sortir Lucile et la laissez parler.

Albert

Et si le démenti par elle vous en reste ?

Mascarille

Elle n’en fera rien, monsieur, je vous proteste.
Promettez à leurs vœux votre consentement,
Et je veux m’exposer au plus dur châtiment,
Si de sa propre bouche elle ne vous confesse
Et la foi qui l’engage et l’ardeur qui la presse.

Albert

Il faut voir cette affaire.

Mascarille

Allez, tout ira bien.

Albert

Holà ! Lucile, un mot.

Valère

Je crains…

Mascarille

Ne craignez rien.




Scène III, 9



Mascarille

Seigneur Albert, au moins, silence. Enfin, madame,
Toute chose conspire au bonheur de votre âme,
Et monsieur votre père, averti de vos feux,
Vous laisse votre époux et confirme vos vœux,
Pourvu que bannissant toutes craintes frivoles,
Deux mots de votre aveu confirment nos paroles.

Lucile

Que me vient donc conter ce coquin assuré ?