Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/312

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Deuxième porteur

Est-ce ainsi qu’on paye les pauvres gens ? et votre qualité nous donne-t-elle à dîner ?

Mascarille

Ah ! ah ! ah ! je vous apprendrai à vous connoître ! Ces canailles-là s’osent jouer à moi !

Première porteur, prenant un des bâtons de sa chaise

Cà ! payez-nous vitement.

Mascarille

Quoi ?

Premier porteur

Je dis que je veux avoir de l’argent tout à l’heure.

Mascarille

Il est raisonnable celui-là.

Premier porteur

Vite donc ?

Mascarille

Oui-dà ! tu parles comme il faut, toi ; mais l’autre est un coquin qui ne sait ce qu’il dit. Tiens : es-tu content ?

Premier porteur

Non, je ne suis pas content ; vous avez donné un soufflet à mon camarade, et…levant son bâton.

Mascarille

Doucement ; tiens, voilà pour le soufflet. On obtient tout de moi quand on s’y prend de la bonne façon. Allez, venez me reprendre tantôt pour aller au Louvre, au petit coucher.



Scène IX

Marotte, Mascarille.
Marotte

Monsieur, voilà mes maîtresses qui vont venir tout à l’heure.

Mascarille

Qu’elles ne se pressent point ; je suis ici posté commodément pour attendre.

Marotte

Les voici.


Scène X

Madelon, Cathos, Mascarille, Almanzor.
Mascarille, après avoir salué

Mesdames, vous serez surprises, sans doute de l'audace de