Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/364

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à Lélie, après avoir parlé bas ensemble.
Ah ! Dieux ! s’il est ainsi, qu’est-ce donc que j’ai fait,
Je dois de mon courroux appréhender l’effet :
Oui, vous croyant sans foi, j’ai pris pour ma vengeance
Le malheureux secours de mon obéissance
Et depuis un moment mon cœur vient d’accepter
Un hymen que toujours j’eus lieu de rebuter,
J’ai promis à mon père, et ce qui me désole…
Mais je le vois venir.

Lélie

Mais je le vois venir. Il me tiendra parole.



===Scène XXIII===

Célie, Lélie, Gorgibus, Sganarelle, sa femme, la suivante.


Lélie

Monsieur, vous me voyez en ces lieux de retour
Brûlant des mêmes feux, et mon ardente amour
Verra comme je crois la promesse accomplie
Qui me donna l’espoir de l’hymen de Célie.

Gorgibus

Monsieur, que je revois en ces lieux de retour
Brûlant des mêmes feux, et dont l’ardente amour
Verra, que vous croyez, la promesse accomplie
Qui vous donna l’espoir de l’hymen de Célie,
Très humble serviteur à Votre Seigneurie.

Lélie

Quoi ? Monsieur, est-ce ainsi qu’on trahit mon espoir ?

Gorgibus

Oui Monsieur, c’est ainsi que je fais mon devoir,
Ma fille en suit les lois.

Célie

Ma fille en suit les lois. Mon devoir m’intéresse,
Mon père à dégager vers lui votre promesse.

Gorgibus

Est-ce répondre en fille à mes commandements ?
Tu te démens bien tôt de tes bons sentiments,