Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/365

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Pour Valère tantôt… Mais j’aperçois son père,
Il vient assurément pour conclure l’affaire.



===Scène dernière===

Célie, Lélie, Gorgibus, Sganarelle, sa femme, Villebrequin, la suivante.


Gorgibus

Qui vous amène ici, seigneur Villebrequin ?

Villebrequin

Un secret important que j’ai su ce matin,
Qui rompt absolument ma parole donnée.
Mon fils, dont votre fille acceptait l’hyménée,
Sous des liens cachés trompant les yeux de tous
Vit depuis quatre mois avec Lise en époux,
Et comme des parents le bien et la naissance
M’ôtent tout le pouvoir d’en casser l’alliance,
Je vous viens…

Gorgibus

Je vous viens… Brisons là, si sans votre congé,
Valère votre fils ailleurs s’est engagé,
Je ne vous puis celer que ma fille Célie,
Dès longtemps par moi-même est promise à Lélie,
Et que riche en vertus son retour aujourd’hui
M’empêche d’agréer un autre époux que lui.

Villebrequin

Un tel choix me plaît fort.

Lélie

Un tel choix me plaît fort. Et cette juste envie,
D’un bonheur éternel va couronner ma vie.

Gorgibus

Allons choisir le jour pour se donner la foi.

Sganarelle

A-t-on mieux cru jamais être cocu que moi.
Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence
Peut jeter dans l’esprit une fausse créance :
De cet exemple-ci, ressouvenez-vous bien,
Et quand vous verriez tout, ne croyez jamais rien.