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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/447

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ACTE II


Scène 1

Sganarelle
Va, je sais la maison, et connais la personne
Aux marques seulement que ta bouche me donne.

Isabelle, à part.
Ô ciel ! Sois-moi propice, et seconde en ce jour
Le stratagème adroit d’une innocente amour.

Sganarelle
Dis-tu pas qu’on t’a dit qu’il s’appelle Valère ?

Isabelle
Oui.

Sganarelle
Va, sois en repos, rentre et me laisse faire ;
Je vais parler sur l’heure à ce jeune étourdi.

Isabelle
Je fais, pour une fille, un projet bien hardi ;
Mais l’injuste rigueur dont envers moi l’on use,
Dans tout esprit bien fait me servira d’excuse.


Scène 2

Sganarelle
Ne perdons point de temps. C’est ici : qui va là ?
Bon, je rêve : holà ! Dis-je, holà, quelqu’un ! Holà !
Je ne m’étonne pas, après cette lumière,
S’il y venait tantôt de si douce manière ;
Mais je veux me hâter, et de son fol espoir…
Peste soit du gros boeuf, qui pour me faire choir
Se vient devant mes pas planter comme une perche !

Valère
Monsieur, j’ai du regret…

Sganarelle