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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/52

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J.-B. POQUELIN DE MOLIÈRE.


de Jenn Pouguelin, tapissier, et de Marie Cressé, sa femme, demeurant rue Saint-Honoré ; le parrain, Jean Pouguelin, porteur de grains ; la marraine, Denise Lescacheux, veuve de feu Sébastien Asselin, vivant marchand tapissier[1]. »

Les premières années de Molière, comme celles de la plupart des enfants nés dans un rang obscur et destinés à la gloire, ne sont point connues ; on sait seulement qu’il perdit sa mère en 1632 ; qu’il avait à cette date une sœur et deux frères, et qu’il eut comme eux pour tuteur son père, et pour subrogé-tuteur son grand père maternel, louis de Cressé[2].

« Celui-ci, dit M. Soulié, avait à Saint-Ouen, dans la grande rue de ce village, une belle propriété avec cour, étables et jardin ; c’est là que le dimanche, dans la belle saison, on devait conduire les enfants pour respirer un air plus pur que celui du vieux Paris. Les époux Poquelin y avaient une chambre confortablement

    On a dit longtemps que Molière était né en 1620 ou 1621 sous les piliers des Halles. Ce qui a donné lieu à cette tradition, c’est que son père avait acheté une maison dans ce quartier le 30 septembre 1633, et qu’en effet Molière y a demeuré dans son enfance ; la maison où il est né est aujourd’hui connue ; mais elle a été entièrement reconstruite, et maintenant elle porte le no  96 de la rue Saint-Honoré. Voir les Recherches de M. Soulié, page 14 et suivantes. — Il est parlé, dans le Musée des monuments français, t. III, p. 27, d’une maison située au coin des rues Saint-Honoré et des Vieilles-Étuves, bâties en l’an 1200 et démolie en 1802. C’est probablement celle de la naissance de Molière.

  1. Le parrain Jean Pouguelin était aïeul paternel de Molière. Le véritable nom de cette famille était Poquelin ; mais les registres de l’état civil, fort mal tenus alors, portent tantôt Pouguelin, et tantôt Pocguelin, Poguelin, Poquelin, Pocquelin, et même Poclin, Poclain et Pauquelin.
    (Taschereau.)
  2. M. Soulié remarque que dans l’acte de mariage du père de notre poëte, la particule de figure devant le nom de la mère, mais qu’elle signe Marie Cressé, tandis que leur grand-père signe Louis de Cressé, et garde la particule dans tous les documents où il figure.