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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/545

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Ouf ! Je ne puis parler, tant je suis prévenu :

Je suffoque, et voudrais me pouvoir mettre nu.
Vous avez donc souffert, ô canaille maudite,
Qu’un homme soit venu ?... Tu veux prendre la fuite !
Il faut que sur-le-champ... Si tu bouges... ! Je veux
Que vous me disiez... Euh !... Oui, je veux que tous deux...
Quiconque remûra, par la mort ! je l’assomme.
Comme est-ce que chez moi s’est introduit cet homme ?
Eh ! parlez, dépêchez, vite, promptement, tôt,
Sans rêver. Veut-on dire ?

Alain et Georgette.

Ah ! ah !

Georgette.

Le cœur me faut.

Alain.

Je meurs.

Arnolphe.

Je suis en eau : prenons un peu d’haleine ;
Il faut que je m’évente et que je me promène.
Aurais-je deviné quand je l’ai vu petit,
Qu’il croîtrait pour cela ? Ciel ! que mon cœur pâtit !
Je pense qu’il vaut mieux que de sa propre bouche
Je tire avec douceur l’affaire qui me touche.
Tâchons de modérer notre ressentiment.

Patience, mon cœur, doucement, doucement.
Levez-vous, et rentrant, faites qu’Agnès descende.
Arrêtez. Sa surprise en deviendrait moins grande :
Du chagrin qui me trouble ils iraient l’avertir,