Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/555

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Oui, c’est un grand plaisir que toutes ces tendresses,
Ces propos si gentils et ces douces caresses ;
Mais il faut le goûter en toute honnêteté,

Et qu’en se mariant le crime en soit ôté.

Agnès.

N’est-ce plus un péché lorsque l’on se marie ?

Arnolphe.

Non.

Agnès.

Mariez-moi donc promptement, je vous prie.

Arnolphe.

Si vous le souhaitez, je le souhaite aussi,
Et pour vous marier on me revoit ici.

Agnès.

Est-il possible ?

Arnolphe.

Oui.

Agnès.

Que vous me ferez aise !

Arnolphe.

Oui, je ne doute point que l’hymen ne vous plaise.

Agnès.

Vous nous voulez, nous deux...

Arnolphe.

Rien de plus assuré.

Agnès.

Que, si cela se fait, je vous caresserai !

Arnolphe.

Hé ! la chose sera de ma part réciproque.

Agnès.

Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque.
Parlez-vous tout de bon ?

Arnolphe.

Oui, vous le pourrez voir.

Agnès.

Nous serons mariés ?

Arnolphe.

Oui.

Agnès.

Mais quand ?

Arnolphe.