Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/556

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Dès ce soir.

Agnès, riant.

Dès ce soir ?

Arnolphe.

Dès ce soir. Cela vous fait donc rire ?

Agnès.

Oui.

Arnolphe.

Vous voir bien contente est ce que je désire.

Agnès.

Hélas ! que je vous ai grande obligation,
Et qu’avec lui j’aurai de satisfaction !

Arnolphe.

Avec qui ?

Agnès.

Avec..., là.

Arnolphe.

Là... : là n’est pas mon compte.
À choisir un mari vous êtes un peu prompte.
C’est un autre, en un mot, que je vous tiens tout prêt,
Et quant au Monsieur, là. Je prétends, s’il vous plaît,
Dût le mettre au tombeau le mal dont il vous berce,
Qu’avec lui désormais vous rompiez tout commerce ;
Que, venant au logis, pour votre compliment
Vous lui fermiez au nez la porte honnêtement ;
Et lui jetant, s’il heurte, un grès par la fenêtre,

L’obligiez tout de bon à ne plus y paraître.
M’entendez-vous, Agnès ? Moi, caché dans un coin,
De votre procédé je serai le témoin.

Agnès.

Las ! il est si bien fait ! C’est...

Arnolphe.

Ah ! que de langage !

Agnès.

Je n’aurai pas le cœur...

Arnolphe.

Point de bruit davantage.
Montez là-haut.