Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/598

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Faites-la-moi venir ; aussi bien de ce pas
Prétends-je l’emmener ; ne vous en fâchez pas :
Un bonheur continu rendrait l’homme superbe ;
Et chacun a son tour, comme dit le proverbe.

Horace.

Quels maux peuvent, ô Ciel ! égaler mes ennuis !
Et s’est-on jamais vu dans l’abîme où je suis !

Arnolphe, à Oronte.

Pressez vite le jour de la cérémonie :
J’y prends part, et déjà moi-même je m’en prie.

Oronte.

C’est bien notre dessein.


Scène 9



Agnès, Alain, Georgette, Oronte, Enrique, Arnolphe, Horace, Chrysalde


Arnolphe, à Agnès.

Venez, belle, venez,
Qu’on ne saurait tenir, et qui vous mutinez.
Voici votre galant, à qui, pour récompense,
Vous pouvez faire une humble et douce révérence.
Adieu. L’événement trompe un peu vos souhaits ;
Mais tous les amoureux ne sont pas satisfaits.

Agnès.

Me laissez-vous, Horace, emmener de la sorte ?

Horace.

Je ne sais où j’en suis, tant ma douleur est forte.

Arnolphe.

Allons, causeuse, allons.

Agnès.

Je veux rester ici.

Oronte.

Dites-nous ce que c’est que ce mystère-ci.
Nous nous regardons tous, sans le pouvoir comprendre.

Arnolphe.

Avec plus de loisir je pourrai vous l’apprendre.
Jusqu’au revoir.

Oronte.