Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/622

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plaît. Nous sommes ici sur une matière que je serai bien aise que nous poussions.

Lysidas

Je pense, madame, que vous retiendrez aussi une loge pour ce jour-là.

Uranie

Nous verrons. Poursuivons, de grâce, notre discours.

Lysidas

Je vous donne avis, madame, qu’elles sont presque toutes retenues.

Uranie

Voilà qui est bien. Enfin, j’avais besoin de vous, lorsque vous êtes venu ; et tout le monde était ici contre moi.

Élise, à Uranie, montrant Dorante

Il s’est mis d’abord de votre côté ; mais maintenant qu’il sait que madame est à la tête du parti contraire, je pense que vous n’avez qu’à chercher un autre secours.

Climène

Non, non. Je ne voudrais pas qu’il fît mal sa cour auprès de madame votre cousine, et je permets à son esprit d’être du parti de son cœur.

Dorante

Avec cette permission, madame, je prendrai la hardiesse de me défendre.

Uranie

Mais, auparavant, sachons un peu les sentiments de monsieur Lysidas.

Lysidas

Sur quoi, madame ?

Uranie

Sur le sujet de l’École des Femmes.

Lysidas

Ah, ah !

Dorante

Que vous en semble ?

Lysidas

Je n’ai rien à dire là-dessus ; et vous savez qu’entre nous autres auteurs, nous devons parler des ouvrages les uns des autres avec beaucoup de circonspection.