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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/692

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chement du cœur, c’est l’image de l’âme. (Il monte à la fenêtre et continue.) C’est un miroir qui nous présente naïvement les secrets les plus arcanes de nos individus ; et puisque vous avez la faculté de ratiociner et de parler tout ensemble, à quoi tient-il que vous ne vous serviez de la parole pour me faire entendre votre pensée ?

Sganarelle

C’est ce que je veux faire ; mais vous ne voulez pas m’écouter.

Pancrace

Je vous écoute, parlez.

Sganarelle

Je dis donc, monsieur le docteur, que…

Pancrace

Mais surtout soyez bref.

Sganarelle

Je le serai.

Pancrace

Évitez la prolixité.

Sganarelle

Hé ! monsi…

Pancrace

Tranchez moi votre discours d’un apophthegme à la laconienne.

Sganarelle

Je vous…

Pancrace

Point d’ambages, de circonlocution.

(Sganarelle, de dépit de ne point parler, ramasse des pierres pour en casser la tête du docteur.)
Pancrace

Hé quoi ! vous vous emportez, au lieu de vous expliquer ? Allez, vous êtes plus impertinent que celui qui m’a voulu soutenir qu’il faut dire la forme d’un chapeau ; et je vous prouverai, en toute rencontre, par raisons démonstratives et convaincantes, et par arguments in Barbara, que vous n’êtes et ne serez jamais qu’une pécore, et que je suis et serai toujours, in utroque jure, le docteur Pancrace.

Sganarelle

Quel diable de babillard !