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J.-B. POQUELIN DE MOLIÈRE.

lement les dernières années de sa vie à Conflans-Sainte-Honorine, près Paris, estimé de tous les habitants, et surtout du curé, qui le regardait comme un de ses meilleurs paroissiens. Ce brave curé fut si touché de sa perte, que, n’ayant pas le courage de l’enterrer, il pria un de ses amis de lui rendre les derniers devoirs — Geoffrin, dit l’Espy, fit partie de la troupe de Molière de 1659 à 1663. On ne sait rien de sa vie. — Lagrange (Charles Varlet, sieur de), né à Amiens, courut la province et débuta ensuite à Paris avec Molière, en 1658. C’était un fort honnête homme, très-estimé de tous ceux qui le connaissaient, et qui mourut, en 1692, du chagrin d’avoir marié sa fille unique à un homme qui la rendait malheureuse. C’est à Lagrange et à Vinot, ami de Molière, qu’on doit la première édition des œuvres de ce poëte. Paris, Thierry, 1682. — Hubert. On sait peu de chose de la vie de cet acteur, qui mourut en 1700 — Lenoir, sieur de la Thorillière, quitta l’armée, où il commandait une compagnie de cavalerie pour se consacrer au théâtre. C’était un homme de bonne mine, qui remplit avec distinction plusieurs rôles importants. — Madeleine Béjart, sœur des deux Béjart dont nous avons parlé plus haut, née vers 1620, courut la province de 1637 à 1645, et s’engagea à cette époque dans la société de l’Illustre Théâtre. Elle mourut en 1672, un an avant Molière, et se signala dans les rôles de soubrette. — Geneviève Hervé-Béjart, sœur de la précédente, femme en premières noces du sieur de Villaubrun, et en secondes noces, d’Aubry, auteur de Démétrius, morte en 1675. Le rôle de Bélise, des Femmes savantes, fut à peu près le seul dans lequel cette actrice se distingua. — Armande-Grésinde Béjart, excellente actrice, femme de Molière, doit surtout sa réputation au nom qu’elle porta et aux chagrins que ses désordres causèrent à l’homme illustre qui l’avait malheureusement choisie pour épouse. Mariée en secondes noces, comme nous le disons dans la Notice, à Guérin d’Estriché, elle obtint les plus grands succès au théâtre, quitta la scène en 1694, avec une pension de mille livres et mourut à Paris, en 1700, après avoir expié par une conduite sévère les torts de sa jeunesse. On a publié sur elle un pamphlet fort connu sous ce titre : la Fameuse comédienne, ou l’Histoire de la Guérin, auparavant femme de Molière. — Mademoiselle Beauval, (Jeanne-Olivier Bourguignon) naquit en Hollande ; abandonnée et exposée par ses parents, elle fut recueillie par une blanchisseuse, qui la donna à une troupe d’acteurs ambulants, lesquels la conduisirent en France, où ils lui firent jouer quelques petits rôles. Elle s’en acquitta fort bien. Monsinge, qui la vit à Lyon, l’engagea dans sa troupe et l’adopta pour sa fille. Ce fut là qu’elle épousa Beauval, qui remplissait au théâtre l’emploi de moucheur de chandelles. La réputation de mademoiselle Beauval étant arrivée jusqu’à Paris, Molière obtint un ordre du roi pour la faire