Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/211

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740Je n’ai point d’autre affaire, où je sois attaché.

Célimène, à Alceste.
C’est pour rire, je crois.


Alceste
C’est pour rire, je crois. Non, en aucune sorte.

Nous verrons si c’est moi que vous voudrez qui sorte.



Scène 5

Alceste, Célimène, Éliante, Acaste, Philinte, Clitandre, Basque.


Basque, à Alceste.
Monsieur, un homme est là qui voudrait vous parler

Pour affaire, dit-il, qu’on ne peut reculer.

Alceste
745Dis-lui que je n’ai point d’affaires si pressées.


Basque
Il porte une jaquette à grand’basques plissées,

Avec du dor dessus[1].

Célimène, à Alceste.
Avec du d’or dessus. Allez voir ce que c’est,

Ou bien faites-le entrer.



Scène 6

Alceste, Célimène, Éliante, Acaste, Philinte, Clitandre, un Garde de la maréchaussée.


Alceste, allant au-devant du garde.
Ou bien, faites-le entrer. Qu’est-ce donc, qu’il vous plaît ?

Venez, Monsieur.

Garde
Venez, Monsieur. Monsieur, j’ai deux mots à vous dire.


Alceste
750Vous pouvez parler haut, monsieur, pour m’en instruire.


Garde
Messieurs les maréchaux, dont j’ai commandement,

Vous mandent de venir les trouver promptement,
Monsieur.

Alceste
Monsieur. Qui ? moi, monsieur ?
  1. Cette jaquette à grandes basques était l’uniforme des exempts des maréchaux. On sait que le tribunal des maréchaux connaissait des querelles d’honneur qui éclataient entre gentilshommes.