Quand il s’y boute, il parle tout fin drait comme s’il lisoit dans un livre.
Sa réputation s’est déjà répandue ici ; et tout le monde vient à lui[1].
Je meurs d’envie de le voir ; faites-le-moi vite venir.
Je le vais quérir.
Scène II
Par ma fi, monsieu, ceti-ci fera justement ce qu’ant fait les autres. Je pense que ce sera quessi queumi ; et la meilleure médeçaine que l’an pourroit bailler à votre fille, ce seroit, selon moi, un biau et bon mari, pour qui alle eût de l’amiquié.
Ouais ! nourrice, ma mie, vous vous mêlez de bien des choses !
Taisez-vous, notre minagère Jacquelaine ; ce n’est pas à vous à bouter là votre nez.
Je vous dis et vous douze que tous ces médecins n’y feront rian que de l’iau claire ; que votre fille a besoin d’autre chose que de rhibarbe et de séné, et qu’un mari est un emplâtre qui garit tous les maux des filles.
Est-elle en état maintenant qu’on s’en voulût charger, avec l’infirmité qu’elle a ? Et lorsque j’ai été dans le dessein de la marier, ne s’est-elle pas opposée à mes volontés ?
Je le crois bian ; vous l’y vouliez bailler eun homme qu’alle n’aime point. Que ne preniais-vous ce monsieur Liandre, qui li touchoit au cœur ? alle auroit été fort obéis-
- ↑ Ceci prépare la seconde scène du troisième acte, où nous verrons Thibaud et Perrin venir demander des remèdes à Sganarelle.