Qui l’auroit jamais cru de ce petit pendart ?
Quel amour ! quels transports ! quels discours pour son âge !
J’en suis confus, et sens que cet amour m’engage.
Voyez, me voulez-vous ordonner de mourir ?
Vous n’avez qu’à parler, je suis prêt d’obéir.
Je n’y puis plus tenir : il m’arrache des larmes,
Et ces tendres propos me font rendre les armes.
Que si dans votre cœur un reste d’amitié
Vous peut de mon destin donner quelque pitié,
Accordez Mélicerte à mon ardente envie,
Et vous ferez bien plus que me donner la vie.
Lève-toi.
Oui.
Oui.
À me donner sa main ?
Ô père, le meilleur qui jamais ait été,
Que je baise vos mains après tant de bonté !
Ah ! que pour ses enfants un père a de foiblesse !
Peut-on rien refuser à leurs mots de tendresse ?
Et ne se sent-on pas certains mouvements doux,
Quand on vient à songer que cela sort de vous ?
Me tiendrez-vous au moins la parole avancée ?
Ne changerez-vous point, dites-moi, de pensée ?