Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/569

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À ce que je puis remarquer, ce qu’on lui dit ne lui déplaît pas trop.

Angélique
Ah ! Claudine, que ce billet s’explique d’une façon galante ! que dans tous leurs discours et dans toutes leurs actions les gens de cour ont un air agréable ! et qu’est-ce que c’est auprès d’eux que nos gens de province ?

Claudine
Je crois qu’après les avoir vus, les Dandins ne vous plaisent guère.

Angélique
Demeure ici : je m’en vais faire la réponse.

Claudine
Je n’ai pas besoin, que je pense, de lui recommander de la faire agréable. Mais voici…



Scène 4

Clitandre, Lubin, Claudine.

Claudine
Vraiment, Monsieur, vous avez pris là un habile messager.

Clitandre
Je n’ai pas osé envoyer de mes gens. Mais, ma pauvre Claudine, il faut que je te récompense des bons offices que je sais que tu m’as rendus. (Il fouille dans sa poche.)

Claudine
Eh ! Monsieur, il n’est pas nécessaire. Non, Monsieur, vous n’avez que faire de vous donner cette peine-là ; et je vous rends service parce que vous le méritez, et que je me sens au cœur de l’inclination pour vous.

Clitandre
Je te suis obligé. (Il lui donne de l’argent.)

Lubin
Puisque nous serons mariés, donne-moi cela, que je le mette avec le mien.

Claudine