Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/120

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MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Saus doute.

SBRIGANI.

Monsieur n’est point une personne à faire rire.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Assurément.

SBRIGANI.

Et quiconque rira de lui aura affaire à moi.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani.

Monsieur, je vous suis infiniment obligé.

SBRIGANI.

Je suis fâché, monsieur, de voir recevoir de la sorte une personne comme vous ; et je vous demande pardon pour la ville.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je suis votre serviteur.

SBRIGANI.

Je vous ai vu, ce matin, monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeûné ; et la grâce avec laquelle vous mangiez votre pain m’a fait naître d’abord de l’amitié pour vous ; et, comme je sais que vous n’êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé, pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n’a pas parfois, pour les honnêtes gens, toute la considération qu’il faudroit.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

C’est trop de grâce que vous me faites.

SBRIGANI.

Je vous l’ai déjà dit : du moment que je vous ai vu, je me suis senti pour vous de l’inclination.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je vous suis obligé.

SBRIGANI.

Votre physionomie m’a plu.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ce m’est beaucoup d’honneur.

SBRIGANI.

J’y ai vu quelque chose d’honnête.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je suis votre serviteur.