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L’APOTHICAIRE.

Prenez-le, monsieur, prenez-le ; il ne vous fera point de mal, il ne vous fera point de mal.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ah !

L’APOTHICAIRE.

C’est un petit clystère, un petit clystère, bénin, bénin ; il est bénin, bénin : là, prenez, prenez, monsieur ; c’est pour déterger, pour déterger, déterger.


Scène XVI.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, UN APOTHICAIRE, DEUX MÉDECINS grotesques, MATASSINS, avec des seringues.
LES DEUX MÉDECINS.

Piglialo sù,
Signor monsu,
Piglialo, piglialo, piglialo sù,
Che non ti farà male.
Piglialo sù questo serviziale ;
Piglialo sù,
Signor monsu,
Piglialo, piglialo, piglialo sù[1].

MONSIEUR DE POURCECAUGNAC.

Allez-vous-en au diable.

(Monsieur de Pourceaugnac, mettant son chapeau pour se garantir des seringue, est suivi par les deux médecins et par les matassins ; il passe par derrière le théâtre, et revient se mettre sur sa chaise, auprès de laquelle il trouve l’apothicaire qui l’attendoit : les deux médecins et les matassins rentrent aussi.)

LES DEUX MÉDECINS.

Piglialo sù,
Signor monsu ;
Piglialo, piglialo, piglalo sù[1] ;
Che non ti farà male.
Piglialo sù questo serviziale,
Piglialo sù,
Signor monsu ;
Piglialo, piglialo, piglialo sù.

Monsieur de Pourceaugnac s’enfuit avec la chaise ; l’apothicaire appuie sa seringue contre, et les médecins et les matassins le suivent.


FIN DU PREMIER ACTE.
  1. a et b « Prenez-le, monsieur, prenez-le (le clystère) ; il ne vous fera point de mal. »