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LE BOURGEOIS GENTILHOMME.
LA MUSICIENNE.
On peut, on peut te montrer
Une bergère fidèle.
SECOND MUSICIEN.
Hélas ! où la rencontrer ?
LA MUSICIENNE.
Pour défendre notre gloire,
Je te veux offrir mon cœur.
SECOND MUSICIEN.
Mais, bergère, puis-je croire
Qu’il ne sera point trompeur ?
LA MUSICIENNE.
Voyons, par expérience,
Qui des deux aimera mieux.
SECOND MUSICIEN.
Qui manquera de constance,
Le puissent perdre les dieux !
TOUS TROIS ENSEMBLE.
À des ardeurs si belles
Laissons-nous enflammer ;
Ah ! qu’il est doux d’aimer
Quand deux cœurs sont fidèles ?
MONSIEUR JOURDAIN.
Est-ce tout ?
LE MAÎTRE DE MUSIQUE.
Oui.
MONSIEUR JOURDAIN.
Je trouve cela bien troussé, et il y a là dedans de petits dictons assez jolis.
LE MAÎTRE À DANSER.
Voici, pour mon affaire, un petit essai des plus beaux mouvements et des plus belles attitudes dont une danse puisse être variée.
MONSIEUR JOURDAIN.
Sont-ce encore des bergers ?
LE MAÎTRE À DANSER.
C’est ce qu’il vous plaira, (aux danseurs.) Allons.