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ACTE II, SCÈNE III.

LE MAÎTRE À DANSER.

Tout beau, monsieur le tireur d’armes ; ne parlez de la danse qu’avec respect.

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Apprenez, je vous prie, à mieux traiter l’excellence de la musique.

LE MAÎTRE D’ARMES.

Vous êtes de plaisantes gens, de vouloir comparer vos sciences à la mienne !

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Voyez un peu l’homme d’importance !

LE MAÎTRE À DANSER.

Voilà un plaisant animal, avec son plastron !

LE MAÎTRE D’ARMES.

Mon petit maître à danser, je vous ferois danser comme il faut. Et vous, mon petit musicien, je vous ferois chanter de la belle manière.

LE MAÎTRE À DANSER.

Monsieur le batteur de fer, je vous apprendrai votre métier.

MONSIEUR JOURDAIN, au maître à danser.

Êtes-vous fou de l’aller quereller, lui qui entend la tierce et la quarte, et qui sait tuer un homme par raison démonstrative ?

LE MAÎTRE À DANSER.

Je me moque de sa raison démonstrative, et de sa tierce et de sa quarte.

MONSIEUR JOURDAIN, au maître à danser.

Tout doux, vous dis-je.

LE MAÎTRE D’ARMES, au maître à danser.

Comment ! petit impertinent !

MONSIEUR JOURDAIN.

Hé ! mon maître d’armes !

LE MAÎTRE À DANSER, au maître d’armes.

Comment ! grand cheval de carrosse !

MONSIEUR JOURDAIN.

Hé ! mon maître à danser !

LE MAÎTRE D’ARMES.

Si je me jette sur vous…

MONSIEUR JOURDAIN, au maître d’armes.

Doucement.