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UN ESPAGNOL.

Alegrese enamorado
Y tome mi parecer,
Que en esto de querer,
Todo. es hallar el vado.

TOUS TROIS ENSEMBLE.

Vaya, vaya de fiestas !
Vaya de bayle !
Alegria, alegria, alegria !
Que esto de dolor es fantasia[1].

QUATRIÈME ENTRÉE.
italiens.
UNE MUSICIENNE ITALIENNE fait le premier récit dont voici les paroles :

Di rigori armata il seno,
Contro Amor mi ribellai ;
Ma fui vinta in un baleno,
In mirar due vaghi rai.
Ahi ! che résiste puoco
Cor di gelo a stral di fuoco ?

Ma si caro è ’l mio tormento,
Dolce è si la piaga mia,
Ch’il penare è ’l mio contento,
Ahi ! sanarmi è tirannia.
Ahi ! che più giova e piace,
Quanto amor è più vivace !

Après l’air que la musicienne a chanté, deux Scaramouches, deux Trivelins et un Arlequin, représentent une nuit à la manière des comédiens italiens, en cadence. Un musicien italien se joint à la musicienne italienne, et chante avec elle les paroles qui suivent :

    « Ah ! quelle folie de se plaindre de l’Amour avec tant de rigueur ! de l’enfant gentil qui esl la douceur même ! Ah ! quelle folie ! ah ! quelle folie ! La douleur tourmente celui qui s’ababandonne à la douleur : et personne ne se meurt d’amour, si ce n’est celui qui ne sait pas aimer. L’amour est une douce mort, quand on est payé de retour ; et si nous en jouissons aujourd’hui, pourquoi la veux-tu troubler ?

  1. Que l’amant se réjouisse, et adopte mon avis ; car lorsqu’on désire, tout est de trouver le moyen.

    Allons, allons, des fêtes ; allons, de La danse. Gai, gai, gai ; la douleur n’est qu’une fantaisie. (Auger.)