Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/459

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
449
Acte II, scène XI.


Argante.

Mon Dieu ! tiens.

Scapin.

Non, vous dis-je, ne vous fiez point à moi. Que sait-on si je ne veux point vous attraper votre argent ?

Argante.

Tiens, te dis-je ; ne me fais point contester davantage. Mais songe à bien prendre tes sûretés avec lui.

Scapin.

Laissez-moi faire ; il n’a pas affaire à un sot.

Argante.

Je vais t’attendre chez moi.

Scapin.

Je ne manquerai pas d’y aller. (Seul.) Et un. Je n’ai qu’à chercher l’autre. Ah ! ma foi, le voici. Il semble que le ciel, l’un après l’autre, les amène dans mes filets.


Scène XI.

GÉRONTE, SCAPIN.
Scapin, faisant semblant de ne point voir Géronte.

Ô ciel ! ô disgrâce imprévue ! ô misérable père ! Pauvre Géronte, que feras-tu ?

Géronte, à part.

Que dit-il là de moi, avec ce visage affligé ?

Scapin.

N’y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géronte ?

Géronte.

Qu’y a-t-il, Scapin ?

Scapin, courant sur le théâtre sans vouloir entendre ni voir Géronte.

Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortune ?

Géronte, arrêtant Scapin.

Qu’est-ce que c’est donc ?

Scapin.

En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir trouver.

Géronte.

Me voici.

    confie d’argent. — Prends, tu me désobliges. — Je n’en ferai rien, je vous jure. — Mais je t’en prie. — N’importe. — Ah ! tu me fais enrager. — Donnez donc puisqu’il le faut, etc. » (Bacchides, acte IV, scène IX.)

    (Aimé Martin.)