Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/616

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toinette.

Vous-même.

argan.

Moi ?

toinette.

Oui. Vous n’aurez pas ce cœur-là.

argan.

Je l’aurai.

toinette.

Vous vous moquez.

argan.

Je ne me moque point.

toinette.

La tendresse paternelle vous prendra.

argan.

Elle ne me prendra point.

toinette.

Une petite larme ou deux, des bras jetés au cou, un Mon petit papa mignon, prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher.

argan.

Tout cela ne fera rien.

toinette.

Oui, oui.

argan.

Je vous dis que je n’en démordrai point.

toinette.

Bagatelles.

argan.

Il ne faut point dire, Bagatelles.

toinette.

Mon Dieu ! je vous connois, vous êtes bon naturellement.

argan, avec emportement.

Je ne suis point bon, et je suis méchant quand je veux[1].

toinette.

Doucement, monsieur. Vous ne songez pas que vous êtes malade.

  1. Ce dialogue est presque copié mot à mot de la scène VI du premier acte des Fourberies de Scapin.