Hélas ! me le demandez-vous ?
Oui, vraiment, je te le demande.
Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait faire, l’Amour[1].
L’Amour ?
Oui.
Bel amour, bel amour, ma foi ! l’amour de mes louis d’or !
Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui m’ont tenté ; ce n’est pas cela qui m’a ébloui ; et je proteste de ne prétendre rien à tous vos biens, pourvu que vous me laissiez celui que j’ai.
Non ferai, de par tous les diables ; je ne te le laisserai pas. Mais voyez quelle insolence, de vouloir retenir le vol qu’il m’a fait !
Appelez-vous cela un vol ?
Si je l’appelle un vol ? un trésor comme celui-là !
C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous ayez, sans doute ; mais ce ne sera pas le perdre que de me le laisser. Je vous le demande à genoux, ce trésor plein de charmes ; et, pour bien faire, il faut que vous me l’accordiez.
Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?
- ↑ EUCLION.
Quel mal vous ai-je fait, jeune homme, pour en agir ainsi ? vous causez mon malheur et celui de mes enfants.
LYCONIDAS.J’ai cédé à l’impulsion d’un dieu ; c’est un dieu qui m’a entraîné vers elle.
EUCLION.Comment… c’est l’Amour, le vin, qui en ont été cause ?
(Plaute, l’Aululaire, acte IV, scène x.)