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Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 04.djvu/40

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Qu’à me rendre de tout un compte fort sincère.

Sosie.

Bon, c’est assez ; laissez-moi faire :
Vous n’avez qu’à m’interroger.

Amphitryon.

Sur l’ordre que tantôt je t’avais su prescrire…

Sosie.

Je suis parti, les cieux d’un noir crêpe voilés,
Pestant fort contre vous dans ce fâcheux martyre,
Et maudissant vingt fois l’ordre dont vous parlez.

Amphitryon.

Comment, coquin ?

Sosie.

Comment, coquin ? Monsieur, vous n’avez rien qu’à dire,
Je mentirai, si vous voulez.

Amphitryon.

Voilà comme un valet montre pour nous du zèle.
Passons. Sur les chemins que t’est-il arrivé ?

Sosie.

D’avoir une frayeur mortelle,
Au moindre objet que j’ai trouvé.

Amphitryon.

Poltron !

Sosie.

Poltron ! En nous formant Nature a ses caprices ;
Divers penchants en nous elle fait observer :
Les uns à s’exposer trouvent mille délices ;
Moi, j’en trouve à me conserver.

Amphitryon.

Arrivant au logis... ?

Sosie.

Arrivant au logis... ? J’ai, devant notre porte,
En moi-même voulu répéter un petit
Sur quel ton et de quelle sorte
Je ferais du combat le glorieux récit.

Amphitryon.

Ensuite ?