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Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 04.djvu/45

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D’écouter d’un valet les sottises qu’il dit.

Sosie.

Tous les discours sont des sottises,
Partant d’un homme sans éclat ;
Ce seraient paroles exquises
Si c’était un grand qui parlât.

Amphitryon.

Entrons, sans davantage attendre.
Mais Alcmène paraît avec tous ses appas.
En ce moment sans doute elle ne m’attend pas,
Et mon abord la va surprendre.




Scène 2


Alcmène, Cléanthis, Amphitryon, Sosie.


Alcmène.

Allons pour mon époux, Cléanthis, vers les Dieux
Nous acquitter de nos hommages,
Et les remercier des succès glorieux
Dont Thèbes, par son bras, goûte les avantages.
Ô Dieux !...

Amphitryon.

Ô Dieux !...Fasse le Ciel qu’Amphitryon vainqueur
Avec plaisir soit revu de sa femme,
Et que ce jour favorable à ma flamme
Vous redonne à mes yeux avec le même cœur,
Que j’y retrouve autant d’ardeur
Que vous en rapporte mon âme !

Alcmène.

Quoi ? de retour si tôt ?

Amphitryon.

Quoi ? de retour si tôt ? Certes, c’est en ce jour
Me donner de vos feux un mauvais témoignage,
Et ce « Quoi ? si tôt de retour ? »
En ces occasions n’est guère le langage
D’un cœur bien enflammé d’amour.
J’osais me flatter en moi-même