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Page:Molière - Œuvres complètes, Hachette, 1873, tome 01.djvu/53

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NOTICE. La Jalousie du Barbouillé devait être , comme en général les pre- mières farces et comédies de Molière, l’imitation d’un canevas ita- lien, mais ce canevas est resté inconnu. Le sujet est emprunté, ainsi que le présumait Brossette (voyez ci-dessus, p. ii), à un conte de Boccace, dont voici le sommaiie :

Tofano chiude una notte fuor dl casa la moglie, laquale non polendo per prieghi rientrare, fa vista di gittarsi in un pozzo, e gitlavi uiia gran pietra. Tofano esce di casa, e corre là, et ella in casa se n’ entra, e serra lui di fuori, e sgridandolo il vitupéra [1]. (Giornata settima, No- vella iiii’, Firen/e, iSSa, in-4’^.)

Antérieurement à Tépoque où 3Iolière dut composer ses premiers essais, le nom et le personnage du Barbouillé, synonyme sans doute et variante de ï Enfariné, du Pierrot, barbouillé de blanc, figuraient déjà dans les farces jouées à l’Hôtel de Bourgogne, ainsi que le prouve cette épigramme de Maynard :


Tu devrois mourir de vergogne
Dequoi l’on te voit si souvent
Paroître à l’Hôtel de Bourgogne
Dans la loge d’Angoulevent,

Quoi que ton confesseur te die
De l’enfer et de ses démons,
Margot, pour une comédie.
Tu quitterois mille sermons.

Cependant tu ne veux pas lire

  1. « Une certaine nuit, Tofano ferme la porte de la maison à sa femme, restée dehors. Ne pouvant, par ses prières, obtenir de rentrer, elle fait semblant de se jeter dans un puits, et y jette une grosse pierre. Tofano sort de la maison et court au puits; elle cependant rentre, lui ferme à sou loui- la [lorte, et se met à le gronder et à l’injurier. »