Cela s’entend.
Je veux dire qu’il conservera du dépit si l’on montre qu’on le refuse, et qu’il ne sera point d’humeur ensuite à donner son consentement à votre mariage. Il faudrait, pour bien faire, que le refus vînt de lui-même et tâcher par quelque moyen de le dégoûter de votre personne.
Tu as raison.
Oui, j’ai raison, je le sais bien. C’est là ce qu’il faudrait ; mais le diantre est d’en pouvoir trouver les moyens. Attendez : si nous avions quelque femme un peu sur l’âge qui fût de mon talent et jouât assez bien pour contrefaire une dame de qualité, par le moyen d’un train fait à la hâte et d’un bizarre nom de marquise ou de vicomtesse, que nous supposerions de la Basse-Bretagne, j’aurais assez d’adresse pour faire accroire à votre père que ce serait une personne riche, outre ses maisons, de cent mille écus en argent comptant ; qu’elle serait éperdument amoureuse de lui et souhaiterait de se voir sa femme jusqu’à lui